Association Martiniquaise des Amis des Volcans Verts de la Caraïbe

Ce circuit permet de découvrir le volcanisme basaltique du Morne la Plaine et de parcourir un ensemble végétal appartenant à la sous-unité 2..



Circuit DE THOMAS - CERISE- ANCINEL: Trois-Ilets / Anses d’Arlet / diamant


Présentation

IGN 4503 MT. Sentier de 4 km en sous-bois - 3h à 4h. Dénivelé : 20 m Départ sur la route du Morne Bigot par Pagerie au quartier Thomas (Trois-Ilets) - Arrivée au quartier Ancinel (Diamant) près du château d'eau - Prévoir un véhicule pour le retour.

Arrivé à Cerise, prendre la route bétonnée puis tourner à gauche en sous-bois en direction de la Talente .

Arrivé à Ancinel, vous avez la possibilité de regagner le quartier Beaufond à Trois-Ilets (itinéraire en vert sur la carte) et de traverser la ZNIEFF du Morne Burgot (sous-unité 2), compter 2h en plus.


Arrêts :

L'origine du nom du quartier est due à Thomas Montout qui possédait une mare sur sa propriété de 24 hectares.  Comme l’explique l’historien Serge Pain, Thomas Montout était   un «nègre libre» affranchi en août 1831 pour faits de guerre et pour défense de la colonie  comme l’ont été 2 500 autres esclaves faisant partie comme lui de la milice. Il affranchira sa mère ainsi que son frère qui deviendra maire des Trois Ilets en 1876.

Ce complexe comprend le Gros îlet, le Petit îlet, la Poterie et la pointe Vatable (non visible). Ce sont différentes phases d’activité d'un volcan dont la bouche éruptive s'est déplacée au cours du temps. Une de ses coulées de lave fluide transformée en argile par des remontées hydrothermales fait la richesse du quartier Poterie. La forme de l’îlet Mandoline est due à une lave plus pâteuse qui s’est entassée au niveau de son point d’émission en formant un magnifique « dôme coulée » : en se déchirant, le dôme a laissé échapper une coulée qui a formé la partie basse de la mandoline.

De Thomas à Cerise, les balisiers sont la signature d’une forêt humide. La cause en est un microclimat qui tient son origine de l’arrivée des alizés chargées d’humidité qui s’engouffrent dans la vallée de la Pagerie comprimée entre les mornes Bigot et La Plaine. La pluviométrie est de plus de 2 000 mm d’eau. Cette forêt hydrophile de basse altitude a un cortège végétal très riche notamment au morne d’Orange avec des reliques de forêt primaire au milieu d’un ensemble de forêt moyennement humide.

Cette plantation de mahoganys n’a jamais été exploitée. Les mahoganys sont aujourd’hui une espèce naturalisée. Ce sous-bois est un très bel exemple de régénération rapide d’espèces de la forêt primitive à forte valeur patrimoniale. Ce milieu a créé les conditions propices à la germination des semences et à la croissance de plantes de la forêt primaire. Les géniteurs de ce peuplement se trouvent dans la zone d'éboulis voisine qui a échappé à la coupe à blanc dont a été victime cette région au début de la colonisation.

Les rillenkarrens, ces roches en forme de chicots forment une des curiosités géologiques de la Martinique. Ce sont des éboulis de coulées de basalte issues d’un volcan situé sur le morne La Plaine. Depuis un million d’années, elles sont érodées en surface par l’eau de ruissellement. Elles sont envahies d’une profusion spectaculaire de plantes qui les utilisent comme support. Ces monuments géologiques représentent de spectaculaires compositions végétales de plantes épilithes

Une des fonctions des mares, jusque dans les années 50, était un moyen d’approvisionnement en eau. Tous les 2 ans, leur nettoyage ou creusement, généralement à la fin du carême, était une occasion de réjouissances sous le son des tambours. Le 25 décembre, des marcheurs partaient des quartiers alentours munis de flambeaux pour voir le soleil se lever sur le plateau de la Talente. Ils passaient chez toutes les personnes qui habitaient sur le chemin pour boire et manger. Croyez au témoignage de Michel Richepi, quand le soleil se levait, il dansait !

Le rocher du Diamant âgé de 900 000 ans est un dôme dénudé formé de dacite, une lave claire très visqueuse et riche en silice. Il constitue les restes d’un volcan dont les vagues ont attaqué l’édifice jusqu’à la presque disparition du cône volcanique de cohésion plus faible. Cela ne se voit pas sur la photo mais il reste de ce dernier un petit plateau du côté Est. Durant l’occupation anglaise en 1804-1805 c’est sur ce plateau, à l’époque beaucoup plus grand, qu’étaient entreposées les batteries basses .

En avant plan se trouve le morne Clochette âgé d’un million d’années dont l’activité plinienne, caractérisée par l’émission d’un panache de ponce qui est retombé en pluie tout autour du volcan, est à l’origine des ponces de la Dizac. En arrière-plan, le morne Larcher (325 000 ans) pratiquement du même âge que La Pelée est un superbe strato-volcan. Sa morphologie de femme couchée découle de ses différentes phases éruptives.